La prise de décision sur les évolutions de l’organisation des soins et de la prise en charge se base nécessairement sur le constat de l’existant, des conditions actuelles avec leurs limites. C’est pourquoi la bonne connaissance de l’existant est si importante, qu’il s’agisse des caractéristiques de la prise en charge envisagées de façon descriptive à un temps t – ou de la compréhension du parcours des patient vu de manière longitudinale, sur la durée.

Pour ECEVE, l’étude des déterminants ou des facteurs associés à des prises en charge ou à des parcours particuliers est particulièrement nécessaire quand il s’agit des populations vulnérables.

Dans ses travaux, ECEVE s’attache à objectiver les différences éventuelles de prise en charge et à permettre qu’on distingue entre les causes cliniques inévitables et les causes sociales difficilement acceptables.

Sur ces sujets, les méthodes de l’épidémiologie clinique et l’évaluation économique sont largement mobilisées, mais, au sein d’ECEVE l’apport des études qualitatives est aussi particulièrement recherché parce qu’il permet de mieux comprendre la réalité des pratiques.

La recherche interventionnelle consiste en interventions de santé publique guidées par les résultats de recherches antérieures (implémentation raisonnée) et par l’évaluation.

Elle intègre notamment des interventions de santé publique (mise en place de nouveaux mode de prise en charge ou de prévention, typiquement) conduites dans des conditions quasi-expérimentales.

Ce modèle de recherche est aujourd’hui largement préconisé par les agences de santé.

La mise en œuvre d’organisations, politiques et programmes de santé nouveaux réclame en effet des investissements importants en ressources humaines et financières. Il s’agit alors de savoir aussitôt que possible s’ils sont efficaces, efficientes, accessibles à ceux à qui ils sont destinés, – et de comprendre quel est leur niveau de sécurité, leur effet sur les inégalités sociales, les conditions de leur transférabilité.

La recherche interventionnelle mobilise des méthodes nouvelles au croisement de disciplines scientifiques complémentaires (épidémiologie clinique, économie, socio-anthropologie, sciences politiques, statistiques, sciences de l’éducations, sciences infirmières…).

Elle nourrit la décision de créer, maintenir, transformer ou étendre les interventions de santé publique sur la base de résultats scientifiquement robustes.

ECEVE a fait du développement de la recherche interventionnelle et de ses méthodes l’un de ses axes stratégiques

La méthodologie des études des pratiques, de CER et d’évaluation économique se développe au gré des allers-retours entre la recherche sur la recherche propre des unités de méthodologie et la recherche appliquée à la décision clinique ou la décision publique, reposant sur la collaboration avec les acteurs de terrains et éventuellement des décideurs publics et qui vise à répondre à des situations pratiques.

Cet enrichissement mutuel permanent est une caractéristique de nos équipes qui, au-delà de leur recherche propre, ont une activité de réalisation de la recherche en pratique. Cette activité de recherche appliquée nous confronte à des problèmes méthodologiques qui nourrissent notre réflexion scientifique, suscitant des développements d’outils méthodologiques ou de procédures de recherche. Ces productions à leur tour permettent d’améliorer l’expertise méthodologique pour les projets plus appliqués. Les projets que les membres de l’unité ont développés n’ont pas toujours été mis en œuvre dans le cadre de populations vulnérables mais le caractère par essence transversal de la recherche sur la recherche permet son application à toutes les populations.

Dans ce cadre, les principaux thèmes que nous développons sont la recherche méthodologique sur le développement de nouveaux critères de jugement ou la standardisation de leur mesure, les outils pour développer les projets de pharmacoépidémiologie, les outils et procédures de la recherche, la méthodologie et l’éthique des essais cliniques.